Les celtes mosellans aimaient consommer du vin, pour preuve des cruches à vin et des vases datant des environs de 400 ans avant JC ont été retrouvés à Basse-Yutz à côté de Thionville en 1927. Produisaient-ils leur propre vin ? C'est fort peu probable.
Ce sont surtout les romains qui développèrent le vignoble, dès le premier siècle de notre ère, sur les coteaux et le long des rivières de la Moselle. La production de vin était surtout destinée aux armées romaines frontalières. Ils profitent des voies fluviales comme la Moselle, qui déjà à cette époque était navigable, pour exporter les vins de la contrée vers les pays du nord de l'Europe. Malgré la chute de l'empire romain et les grandes invasions barbares au cinquième siècle, le vignoble mosellan survit par le prestige dont il jouissait déjà.
Dès le début du Moyen Age, des monastères et des abbayes se fondent surtout dans les sites viticoles, les moines soignent leurs vignes, sélectionnent les meilleurs cépages et s'assurent des revenus du commerce du vin tout en venant en aide aux nécessiteux.
Pour en tirer un bénéfice moral et financier, le clergé, les seigneurs et la bourgeoiserie investissent et développent le vignoble surtout autour des grandes villes.
La guerre de trente ans mais surtout la révocation de l'Edit de Nantes en 1665 provoquent le départ des protestants. L'hémorragie fut si importante qu'il faudra un demi siècle au vignoble mosellan pour retrouver sa prospérité. L'expansion des vignes continua au cours des siècles, malgré le choix de cépages médiocres destinés a produire du vin pour le petit peuple et les garnisons.
Après 18 siècles d'essor, un coup d'arrêt sonna le glas du vignoble : Le phylloxéra avait atteint nos terres, en 1873 à Plantières où apparait la première attaque visible de cette maladie.
En 1917, c'est 4400 hectares de vignes qui avaient été arrachées. Entre temps, l'annexion de l'Alsace et de la Moselle en 1870 par l'Allemagne, donne le seul choix de remplacer les vignes malades par des plants hybrides, bien moins qualitatifs. Le développement des champagneraies fut une véritable aubaine pour les entreprises de vins mousseux allemands. L'industrialisation dans les vallées permit de donner un travail sédentaire à bon nombre de vignerons. Peu à peu, la perte du savoir-faire se fit sentir. L'exportation des vins du sud de la France et d'Afrique du nord par le transport ferroviaire naissant et l'implantation de nouvelles cultures moins contraignantes à l'époque, telle que la mirabelle ou la fraise, amplifièrent la diminution progressive de cette culture. De 6250 ha en 1878, le vignoble mosellan est passé à 80 hectares environ de nos jours dont une soixantaine en appellation.
Après la guerre 1939-1945, les vins de Moselle furent classés en Appellation d'Origine Vin Délimité de Qualité Supérieur (VDQS) en 1951,puis le décret fut modifié en 1986 pour permettre la venue de nouvelles communes dans la zone d'appellation. En 1995, le syndicat des viticulteurs demanda et obtînt que l'appellation "Vin de Moselle VDQS" devienne "Moselle VDQS".
Puis en 2005, un dossier de demande de reconnaissance en A.O.C a été demandé auprès de l'I.N.A.O. et le 16 novembre 2010 a émis un avis favorable a l'accession au plus haut niveau et redonne ainsi toute ses lettres de noblesse au vignoble de Moselle.